Trace numismatique de la mort d'Hélène
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Trace numismatique de la mort d'Hélène
A son décès, Hélène ne sera divinisée par son fils. Y a-t-il eu mésentente mère-fils à la suite du drame familial impliquant Crispus et Fausta? Le pélerinage d'Hélène en Palestine constitue-t-il une forme de recherche de rédemption pour son fils? Ou la croyance chrétienne de la mère marque-t-elle une rupture avec la vieille tradition païenne romaine de divination de l'augusta (bien que Constantin le sera à sa mort) ?
Toujours est-il qu'aucune monnaie ne célèbre la mémoire d'Hélène. En revanche, la trace de sa mort se voit sur de rares monnaies arlésiennes et lyonnaise, par la disparition au revers du second "G" de AVGG sur la dernière série des types PROVIDENTIAE et VIRTVS: en effet, un seul auguste demeure vivant après elle.
Le RIC n'a pas identifié ce détail, qui n'en est pourtant pas un ! Il semble par ailleurs que personne n'ait émis l'interprétation que je suggère ici pour la "disparition" du 2nd "G".
Singulièrement, on ne trouve pas cette variante dans les autres ateliers de l'empire, d'où l'importance historique de ces quelques monnaies.
On notera qu'à partir de cette date, Constantin fait ajouter MAX dans sa titulature pour les émissions suivantes.
Je ferai un petit article pour le BN de CGB à ce sujet.
Ferrando II 489 (R1, 6 exemplaires dans la base):
https://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=12&ateliers=7&collections=&vendeurs=&motscles=&numric=&numnbd=&legendes=168&nombreResultats=50&btRechercher=Rechercher
Ferrando II 512 (R1, 7 exemplaires dans la base):
https://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=12&ateliers=7&collections=&vendeurs=&motscles=F512&numric=&numnbd=&legendes=88&nombreResultats=50&btRechercher=Rechercher
Lyon (unicum inédit): cette monnaie nous semble être une imitation (faible module et poids, style de la porte différent de celui de Lyon pour le type PROVIDENTIAE, peut-être un coin de droit authentique "volé"), d'autant que le type VIRTVS n'a pas été frappé à Lyon.
https://www.nummus-bible-database.com/monnaie-3609.htm
Toujours est-il qu'aucune monnaie ne célèbre la mémoire d'Hélène. En revanche, la trace de sa mort se voit sur de rares monnaies arlésiennes et lyonnaise, par la disparition au revers du second "G" de AVGG sur la dernière série des types PROVIDENTIAE et VIRTVS: en effet, un seul auguste demeure vivant après elle.
Le RIC n'a pas identifié ce détail, qui n'en est pourtant pas un ! Il semble par ailleurs que personne n'ait émis l'interprétation que je suggère ici pour la "disparition" du 2nd "G".
Singulièrement, on ne trouve pas cette variante dans les autres ateliers de l'empire, d'où l'importance historique de ces quelques monnaies.
On notera qu'à partir de cette date, Constantin fait ajouter MAX dans sa titulature pour les émissions suivantes.
Je ferai un petit article pour le BN de CGB à ce sujet.
Ferrando II 489 (R1, 6 exemplaires dans la base):
https://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=12&ateliers=7&collections=&vendeurs=&motscles=&numric=&numnbd=&legendes=168&nombreResultats=50&btRechercher=Rechercher
Ferrando II 512 (R1, 7 exemplaires dans la base):
https://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=12&ateliers=7&collections=&vendeurs=&motscles=F512&numric=&numnbd=&legendes=88&nombreResultats=50&btRechercher=Rechercher
Lyon (unicum inédit): cette monnaie nous semble être une imitation (faible module et poids, style de la porte différent de celui de Lyon pour le type PROVIDENTIAE, peut-être un coin de droit authentique "volé"), d'autant que le type VIRTVS n'a pas été frappé à Lyon.
https://www.nummus-bible-database.com/monnaie-3609.htm
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Je ne suis pas sur que le doublement du G s'adresse à l'impératrice, de nombreuses monnaies du III ème siècle ou double GG devraient se trouver avec un G supplémentaire en y ajoutant l’Augusta, comme les monnaies de Valérien et Gallien
Le type CONCORDIA AVGGG frappé entre 378 et 383 ne compte pas Aelia Flacilla mais Gratien, Valentinien II et Théodose I
Le type CONCORDIA AVGGG frappé entre 378 et 383 ne compte pas Aelia Flacilla mais Gratien, Valentinien II et Théodose I
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:Je ne suis pas sur que le doublement du G s'adresse à l'impératrice, de nombreuses monnaies du III ème siècle ou double GG devraient se trouver avec un G supplémentaire en y ajoutant l’Augusta, comme les monnaies de Valérien et Gallien
Le type CONCORDIA AVGGG frappé entre 378 et 383 ne compte pas Aelia Flacilla mais Gratien, Valentinien II et Théodose I
Alors ce doublement n'aurait aucune raison d'être depuis la mort de Licinius, s'il ne s'adressait pas à Hélène... de 326 à 329, il n'y avait qu'un auguste et une augusta.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
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Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Je pense que ce double GG fait référence aux césars et à l'empereur et non à l'impératrice (en plus ici ce serait la mère de Constantin ... On a pas pas vu de GGG avec Hélène et Fausta)
Cet Herennius aux mains jointes fait référence au césar et à son père je pense et non à Etruscille, le revers étant militaire :
https://www.acsearch.info/search.html?id=2978000
Cet Herennius aux mains jointes fait référence au césar et à son père je pense et non à Etruscille, le revers étant militaire :
https://www.acsearch.info/search.html?id=2978000
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:Je pense que ce double GG fait référence aux césars et à l'empereur et non à l'impératrice (en plus ici ce serait la mère de Constantin ... On a pas pas vu de GGG avec Hélène et Fausta)
Cet Herennius aux mains jointes fait référence au césar et à son père je pense et non à Etruscille, le revers étant militaire :
https://www.acsearch.info/search.html?id=2978000
Alors pourquoi la disparition de second G en toute fin d'émission, à l'époque précise du décès d'Hélène? Si tu as une autre explication que celle-ci, je suis preneur...
Pour ce qui est d'associer les césars à l'auguste sous la forme AVGG, ce serait plausible si l'on n'avait pas par ailleurs les légendes PROVIDENTIAE et VIRTVS CAESS: Constantin fait clairement le distinguo. Plus tard, Magnence fera ce même distinguo avec les VICTORIAE et SALVS D D N N AVG ET CAES.
Concernant l'absence de GGG, mon hypothèse est que seule l'augusta séniore est associée au prince dans cette série porte de camp. Dans la tradition romaine, l'augusta était "mère des camps". Le choix de la légende "SECVRITAS REIPVBLICE" pour sa monnaie est d'ailleurs peut-être associé à sa reconnaissance dans ce rôle symbolique.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Au fait, pourquoi dis-tu que le revers d'Herrenius Etruscus est martial ? La légende CONCORDIA AVGG est présente sur une monnaie de Julia Paula qui fait la propagande de la concorde régnant dans son couple avec Héliogabale (alors qu'on sait combien ce couple n'en était pas un...):
Cette monnaie de Julia montre que l'auguste et l'augusta peuvent être associés sous la forme AVGG dans une légende.
Cette monnaie de Julia montre que l'auguste et l'augusta peuvent être associés sous la forme AVGG dans une légende.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Il est difficile d'expliquer pourquoi les multiples G peuvent, ou pas, concerner les épouses (alors les mères ...).
Les épouses peuvent être comptabilisées dans les revers qui les concernent directement et uniquement là il me semble. Les revers sont censés être en lien avec les avers et les princes qu'ils représentent. Il faudra que tu donnes, pour agrémenter ton article, d'autres exemples au IVème siècle, où les épouses sont comptabilisées par le doublement ou triplement du G. De mémoire je n'en ai pas
Les épouses peuvent être comptabilisées dans les revers qui les concernent directement et uniquement là il me semble. Les revers sont censés être en lien avec les avers et les princes qu'ils représentent. Il faudra que tu donnes, pour agrémenter ton article, d'autres exemples au IVème siècle, où les épouses sont comptabilisées par le doublement ou triplement du G. De mémoire je n'en ai pas
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:Il est difficile d'expliquer pourquoi les multiples G peuvent, ou pas, concerner les épouses (alors les mères ...).
Les épouses peuvent être comptabilisées dans les revers qui les concernent directement et uniquement là il me semble. Les revers sont censés être en lien avec les avers et les princes qu'ils représentent. Il faudra que tu donnes, pour agrémenter ton article, d'autres exemples au IVème siècle, où les épouses sont comptabilisées par le doublement ou triplement du G. De mémoire je n'en ai pas
Quels que soient les précédents, on n'a pas d'autre explication de la disparition du second G... Le recensement des monnaies de la dernière phase (T/F) de la 1ère officine avec GG ou G montre qu'on a une G pour cinq GG, et les G n'utilisent que le dernier buste en date de Constantin (avec cuirasse et paludamentum, qui sera repris pour la série GLORIA EXERCIT), ce qui montre qu'on est vraiment en toute fin d'émission, correspondant à la mort d'Hélène (j'ai fait la somme des exemplaires recensés par Ferrando et dans la base):
Enfin, si le GG associait les césars (qui sont deux), on aurait GGG.
En matière de précédents, on a aussi les revers CONCORDIA AVGG de Julia Mamaea, Orbiana, Tranquillina et surtout Dryantilla que son usurpateur de mari élève au rang d'augusta pour assoir sa légitimité pendant son règne très éphémère (revers AEQUITAS AVGG, PROVIDENTIA AVGG et III COS PENTIA AVGG pour elle, CONCORDIA AVGG, LIBERALITAS AVGG, LIBERTAS AVGG, ORIENS AVGG et PROVIDENTIA AVGG pour Regalianus).
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Je n'ai pas encore pris le temps d'analyser le sujet de plus près, mais ne peut-on pas imaginer que l'émission soit simplement mal classée dans le RIC?
BEATISSIMUS SOL INVICTUS- Miliarense Lourd
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
BEATISSIMUS SOL INVICTUS a écrit:Je n'ai pas encore pris le temps d'analyser le sujet de plus près, mais ne peut-on pas imaginer que l'émission soit simplement mal classée dans le RIC?
Cette émission a duré 6 ans, a été frappée dans l'ensemble de l'empire, comporte pour Arles la fameuse exergue "CONST" qui n'apparaît qu'après la chute de Licinius, et les Licinius en sont totalement absents: une erreur de classement me parait donc impossible.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
je jetterai un oeil sur la problématique...
BEATISSIMUS SOL INVICTUS- Miliarense Lourd
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Pourquoi le double G ne disparait t'il que d'Arles et reste dans les autres parties de l'empire ?
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:Pourquoi le double G ne disparait t'il que d'Arles et reste dans les autres parties de l'empire ?
Mon hypothèse est que l'émission s'est achevée un peu plus tardivement à Arles que dans d'autres ateliers, ce qui l'aura conduit à pouvoir corriger les derniers coins.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
J'aurais peut être fait un parallèle avec les Constantiniana Dafne, célébrant toutes les victoires de Constantin I avec des frappes en 328 / 329 dans une ville qui porte son nom et la célébration de son règne sans partage dans une ville portant presque son nom (celui de son fils aîné et successeur désigné étant le même que le sien)
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:J'aurais peut être fait un parallèle avec les Constantiniana Dafne, célébrant toutes les victoires de Constantin I avec des frappes en 328 / 329 dans une ville qui porte son nom et la célébration de son règne sans partage dans une ville portant presque son nom (celui de son fils aîné et successeur désigné étant le même que le sien)
Tu veux dire que l'émission aurait été légèrement prolongée à Arles seule pour marquer son règne sans partage? Ta remarque me fait réaliser que la série PROVIDENTIAE s'est achevée en 327 à Constantinople, 2 à 3 ans avant Arles, et que cet atelier n'a pas frappé le type VIRTVS. Ca laisse à penser que le type PROVIDENTIAE a peut-être légèrement précédé le type VIRTVS dans les autres ateliers. Il faut que je creuse ça.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
En Arles l'émission est datée de 329 / 330, juste avant le type GLORIA EXERCITVS, l'émission n'est pas "prolongée" il n'y a rien entre ce type et les GE
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:En Arles l'émission est datée de 329 / 330, juste avant le type GLORIA EXERCITVS, l'émission n'est pas "prolongée" il n'y a rien entre ce type et les GE
Je veux dire par là que le type porte de camp aurait été prolongé de un ou deux mois par rapport à d'autres ateliers, avant d'attaquer le type GE
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Zafeu a écrit:
Je veux dire par là que le type porte de camp aurait été prolongé de un ou deux mois par rapport à d'autres ateliers, avant d'attaquer le type GE
A l'époque, les ateliers ne s'alignaient pas sur un calendrier d'émission strict: ils produisaient en fonction du besoin local et les phases étaient de ce fait plus ou moins abondantes et décalées les unes des autres. Le fait que cette dernière phase T/F ait été réalisée par deux officines sur les quatre, pour Constantin, Hélène et les deux césars, en faible volume, plaide pour une émission transitoire, dans l'attente du type GE (qui sera réalisé en grand volume dès 330).
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Intéressant ! Le module fait penser à une émission posthume, mais ni le droit ni le revers n'évoquent ça.
L'hypothèse de LEU (visite à son fils au retour de Palestine) me semble plausible.
Sur cette monnaie, Dafné regarde devant elle (vers la gauche), contrairement aux monnaies de Constantin où elle se détourne du prisonnier et du trophée !
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Voici le texte que je me propose de soumettre à CGB (je n'ai pas mis ici les illustrations)
TRACE NUMISMATIQUE DE LA MORT DE SAINTE HELENE (330 ap. J.C.)
On situe le décès d’Hélène au 18 août 330, à Rome (sa résidence habituelle) ou à Nicomédie (entourée des siens). Son fils a inauguré Constantinople le 11 mai de cette même année : nous sommes enclins à penser qu’il l’aura fait en compagnie de sa mère, et que celle-ci ne sera pas retournée à Rome entre temps. On peut d’ailleurs peut-être situer au moment de cette inauguration l’émission d’une rarissime folle dont on ne connait que deux exemplaires :
(photo)
Hélène, Constantinople, RIC - (coll. Ramskold, vente Leu 26 lot 5440)
Elle reprend le thème de Tyche assise sur un trône, tenant une corne d’abondance et un rameau, une proue de navire à ses pieds, que Constantin a utilisé sur les médaillons d’argent à son effigie (RIC 53):
(photo)
Singulièrement, en dépit de l’âge canonique de sa mère, Constantin ne lui avait pas préparé de sarcophage adapté : il lui affecte donc une dernière demeure qui, par son décor martial, est en total décalage avec la vie pieuse d’Hélène… Le style des bas-reliefs ne correspond pas à l’art constantinien, mais rappelle celui des reliefs sculptés sur le socle de la colonne érigée en hommage à Antonin le Pieux (1). A.L. Frothingham a émis l’hypothèse qu’il s’agit du sarcophage de Marc Aurèle (2). Ainsi, le pape Anastase IV en sera le troisième occupant en 1154 (3), avant que cette magnifique pièce de porphyre ne rejoigne le musée du Vatican, dédiée à nouveau à Sainte Hélène.
(photo)
Sarcophage de Sainte Hélène, musée du Vatican.
Constantin n’élèvera pas sa mère au rang de diva, en dépit des liens qui semblent l’avoir lié à elle. A-t-elle voulu s’inscrire en rupture avec cette tradition païenne romaine, considérant qu’une chrétienne ne peut prétendre à la déification ? La conséquence en est qu’aucune monnaie de consécration à son effigie ne semble avoir été émise.
Séries PROVIDENTIAE et VIRTVS AVGG : pourquoi deux G ?
En septembre 324, à la suite de sa défaite militaire contre Constantin, Licinius doit abandonner le pouvoir. Il perd son statut d’Auguste, son fils Licinius II perd son titre de césar, et tous deux sont envoyés comme simples particuliers à Thessalonique. Demeurant seul Auguste pour la première fois depuis la tétrarchie, Constantin fait alors émettre dans tout l’empire de 324 à 330 le fameux type « porte de camp » avec deux légendes : PROVIDENTIAE AVGG et VIRTVS AVGG.
Pourquoi fait-il inscrire sur ces revers AVGG alors qu’il est l’unique auguste de l’empire ? La seule explication plausible nous semble être qu’il y associe l’Augusta sénior Hélène, dans la même période où il honore les deux Augusta par des émissions qui leur sont consacrées (4). Cette hypothèse expliquerait que les deux G demeurent présents au revers de 326 à 330, bien après le décès de Fausta. L’association Auguste / Augusta par « AVGG » dans une légende (en l’absence d’un second auguste) a des précédents sur des monnaies émises alors qu’un seul auguste « mâle » régnait : CONCORDIA AVGG pour Julia Paula (RIC 216), Julia Mamaea (RIC 330), Orbiana (RIC 319 et 320) et Tranquillina (RIC 249, 250, 252, 340a et b). De façon plus spectaculaire, l’usurpateur Regalianus éleva son épouse Dryantilla au rang d’Augusta pour assoir sa légitimité pendant son très éphémère règne, émettant des monnaies aux revers CONCORDIA AVGG, LIBERALITAS AVGG, LIBERTAS AVGG, ORIENS AVGG et PROVIDENTIA AVGG pour lui, AEQUITAS AVGG, PROVIDENTIA AVGG et III COS PENTIA AVGG pour elle !
(photo)
Dryantilla, Carnuntum, PROVIDENTIA AVGG, RIC – (vente Gorny & Mosch 190 lot 539)
(photo)
Regalianus, Carnuntum, PROVIDENTIA AVGG, RIC – (vente CNG Triton XX lot 832)
Cette émission "porte de camp" connait sept phases à Arles. L’avant-dernière introduit en exergue la nouvelle appellation d’Arles, CONSTANTIA (RIC 318). La dernière, frappée en 329-330, comporte les lettres T-F dans le champ (RIC 325 et 336). Hormis ces lettres de champ, elle diffère également des précédentes par le fait que seules 2 officines sont mobilisées pour le prince, Hélène et les césars, contre quatre auparavant. Elle débute avec le buste diadémé (perles) lancé en 327 dans l’antépénultième phase (RIC 310), en rupture avec le traditionnel buste lauré :
(photo)
RIC 325, AMA 486 (Roma Numismatics, E-sale 88 lot 1414)
Puis un tout nouveau buste - qui sera repris dans la série ultérieure GLORIA EXERCITVS - est très vite introduit dans une seconde sous-phase : le buste est cuirassé et drapé, le diadème perles est remplacé par un diadème lauriers/rosettes. Ce buste très élégant avait été créé l’année précédente à Constantinople pour la superbe série CONSTANTINIANA DAFNE :
(photo)
RIC 326, AMA 487 (coll. OG)
Dans cette dernière phase T-F, la production de l’officine S est inférieure à celle de la 1ère officine dans cette dernière phase. Le recensement de Ferrando pour l’ensemble des 4 personnages donne 132 exemplaires pour la 1ère officine (14 références) contre 38 pour la 2nde (6 références). Pour le seul Constantin I, on n’a que 6 exemplaires de l’officine S (une seule référence) pour 66 ex. de l’officine P (7 références). La seconde officine aura donc été probablement mise en sommeil en cours d’émission.
AVGG perd un G en fin d’émission arlésienne !
Dans la seconde sous-phase, une singulière variante apparait dans la seule officine P, où la légende « perd » un G :
(photo)
Arles, RIC -, AMA 489, PROVIDENTIAE AVG (coll. OG)
(photo)
Arles, RIC -, AMA 512, VIRTVS AVG (vente CGB 23/10/2008)
Cette variante AVG apparaît cinq fois plus rare que la variante AVGG d’après les 101 exemplaires PROVIDENTIAE ou VIRTVS off. P examinés par Ph. Ferrando ou enregistrés dans la base nummus-bible II (constituée postérieurement à l’édition de l’A.M.A. de Ferrando) :
(tableau)
Ce tableau peut comporter quelques doublons entre les recensements de Ferrando et de la base nummus-bible II, mais ceci n’affecte probablement pas le rapport de rareté relative des deux variantes. En revanche, le rapport des productions est probablement plus en faveur de la variante AVGG, dans la mesure où les collections tendent à sur-représenter les variantes rares.
Les exemplaires AVG présentent une variété de coins de revers qui exclue l’hypothèse d’une double erreur de graveur (sur chacun des types). Il convient donc d’en déduire que la disparition de ce 2nd G correspond à une décision officielle, excluant toute initiative de graveur.
Serait-ce la seule trace numismatique du décès d’Hélène ?
Le décès d’Hélène intervient au cours de cette phase T-F. Nous suggérons donc que le double G associa le prince et l’Augusta dans ces légendes et que la disparition du 2nd G serait directement liée à ce décès. L’absence de la 2nde officine dans cette variante AVG pourrait d’ailleurs s’expliquer par sa mise en sommeil dans l’attente de la série suivante, l’émission du type SECVRITAS pour Hélène étant arrivée à son terme du fait de la disparition de l’Augusta. La production de la variante AVG serait donc à situer entre fin août et octobre 330, la seule officine P étant alors en activité.
Singulièrement, aucun autre atelier de l’empire ne modifiera la légende de ces types en fin d’émission, maintenant AVGG jusqu’au bout. L’atelier arlésien aura-t-il achevé cette émission quelque temps après les autres ateliers, de sorte qu’il aura pu corriger la légende de ses derniers coins ? On sait que les émissions du IVème siècle ne suivaient pas un calendrier précis, mais collaient au besoin local en numéraire.
Ces monnaies rares nous semblent donc revêtir un intérêt historique certain.
Olivier GUYONNET
(1) R. Turcan, l’Art Romain, p.214 ; réédition p.161.
(2) A.L. Frothingham, « Discovery of the Sarcophagus of Marcus Aurelius », AJZ, 13, 1909, p. 59-60.
(3) B. Andreae, dans W. Helbig, Führer durch die öffentlichen Sammlungen klassischer Altertümer in Rom, I, Tübingen, 1963, p.20 s., n°25.
(4) SECVRITAS REIPVBLICE pour Hélène, dont la dernière phase T/F – frappée dans les deux premières officines - coïncide avec la phase T/F porte de camp.
TRACE NUMISMATIQUE DE LA MORT DE SAINTE HELENE (330 ap. J.C.)
On situe le décès d’Hélène au 18 août 330, à Rome (sa résidence habituelle) ou à Nicomédie (entourée des siens). Son fils a inauguré Constantinople le 11 mai de cette même année : nous sommes enclins à penser qu’il l’aura fait en compagnie de sa mère, et que celle-ci ne sera pas retournée à Rome entre temps. On peut d’ailleurs peut-être situer au moment de cette inauguration l’émission d’une rarissime folle dont on ne connait que deux exemplaires :
(photo)
Hélène, Constantinople, RIC - (coll. Ramskold, vente Leu 26 lot 5440)
Elle reprend le thème de Tyche assise sur un trône, tenant une corne d’abondance et un rameau, une proue de navire à ses pieds, que Constantin a utilisé sur les médaillons d’argent à son effigie (RIC 53):
(photo)
Singulièrement, en dépit de l’âge canonique de sa mère, Constantin ne lui avait pas préparé de sarcophage adapté : il lui affecte donc une dernière demeure qui, par son décor martial, est en total décalage avec la vie pieuse d’Hélène… Le style des bas-reliefs ne correspond pas à l’art constantinien, mais rappelle celui des reliefs sculptés sur le socle de la colonne érigée en hommage à Antonin le Pieux (1). A.L. Frothingham a émis l’hypothèse qu’il s’agit du sarcophage de Marc Aurèle (2). Ainsi, le pape Anastase IV en sera le troisième occupant en 1154 (3), avant que cette magnifique pièce de porphyre ne rejoigne le musée du Vatican, dédiée à nouveau à Sainte Hélène.
(photo)
Sarcophage de Sainte Hélène, musée du Vatican.
Constantin n’élèvera pas sa mère au rang de diva, en dépit des liens qui semblent l’avoir lié à elle. A-t-elle voulu s’inscrire en rupture avec cette tradition païenne romaine, considérant qu’une chrétienne ne peut prétendre à la déification ? La conséquence en est qu’aucune monnaie de consécration à son effigie ne semble avoir été émise.
Séries PROVIDENTIAE et VIRTVS AVGG : pourquoi deux G ?
En septembre 324, à la suite de sa défaite militaire contre Constantin, Licinius doit abandonner le pouvoir. Il perd son statut d’Auguste, son fils Licinius II perd son titre de césar, et tous deux sont envoyés comme simples particuliers à Thessalonique. Demeurant seul Auguste pour la première fois depuis la tétrarchie, Constantin fait alors émettre dans tout l’empire de 324 à 330 le fameux type « porte de camp » avec deux légendes : PROVIDENTIAE AVGG et VIRTVS AVGG.
Pourquoi fait-il inscrire sur ces revers AVGG alors qu’il est l’unique auguste de l’empire ? La seule explication plausible nous semble être qu’il y associe l’Augusta sénior Hélène, dans la même période où il honore les deux Augusta par des émissions qui leur sont consacrées (4). Cette hypothèse expliquerait que les deux G demeurent présents au revers de 326 à 330, bien après le décès de Fausta. L’association Auguste / Augusta par « AVGG » dans une légende (en l’absence d’un second auguste) a des précédents sur des monnaies émises alors qu’un seul auguste « mâle » régnait : CONCORDIA AVGG pour Julia Paula (RIC 216), Julia Mamaea (RIC 330), Orbiana (RIC 319 et 320) et Tranquillina (RIC 249, 250, 252, 340a et b). De façon plus spectaculaire, l’usurpateur Regalianus éleva son épouse Dryantilla au rang d’Augusta pour assoir sa légitimité pendant son très éphémère règne, émettant des monnaies aux revers CONCORDIA AVGG, LIBERALITAS AVGG, LIBERTAS AVGG, ORIENS AVGG et PROVIDENTIA AVGG pour lui, AEQUITAS AVGG, PROVIDENTIA AVGG et III COS PENTIA AVGG pour elle !
(photo)
Dryantilla, Carnuntum, PROVIDENTIA AVGG, RIC – (vente Gorny & Mosch 190 lot 539)
(photo)
Regalianus, Carnuntum, PROVIDENTIA AVGG, RIC – (vente CNG Triton XX lot 832)
Cette émission "porte de camp" connait sept phases à Arles. L’avant-dernière introduit en exergue la nouvelle appellation d’Arles, CONSTANTIA (RIC 318). La dernière, frappée en 329-330, comporte les lettres T-F dans le champ (RIC 325 et 336). Hormis ces lettres de champ, elle diffère également des précédentes par le fait que seules 2 officines sont mobilisées pour le prince, Hélène et les césars, contre quatre auparavant. Elle débute avec le buste diadémé (perles) lancé en 327 dans l’antépénultième phase (RIC 310), en rupture avec le traditionnel buste lauré :
(photo)
RIC 325, AMA 486 (Roma Numismatics, E-sale 88 lot 1414)
Puis un tout nouveau buste - qui sera repris dans la série ultérieure GLORIA EXERCITVS - est très vite introduit dans une seconde sous-phase : le buste est cuirassé et drapé, le diadème perles est remplacé par un diadème lauriers/rosettes. Ce buste très élégant avait été créé l’année précédente à Constantinople pour la superbe série CONSTANTINIANA DAFNE :
(photo)
RIC 326, AMA 487 (coll. OG)
Dans cette dernière phase T-F, la production de l’officine S est inférieure à celle de la 1ère officine dans cette dernière phase. Le recensement de Ferrando pour l’ensemble des 4 personnages donne 132 exemplaires pour la 1ère officine (14 références) contre 38 pour la 2nde (6 références). Pour le seul Constantin I, on n’a que 6 exemplaires de l’officine S (une seule référence) pour 66 ex. de l’officine P (7 références). La seconde officine aura donc été probablement mise en sommeil en cours d’émission.
AVGG perd un G en fin d’émission arlésienne !
Dans la seconde sous-phase, une singulière variante apparait dans la seule officine P, où la légende « perd » un G :
(photo)
Arles, RIC -, AMA 489, PROVIDENTIAE AVG (coll. OG)
(photo)
Arles, RIC -, AMA 512, VIRTVS AVG (vente CGB 23/10/2008)
Cette variante AVG apparaît cinq fois plus rare que la variante AVGG d’après les 101 exemplaires PROVIDENTIAE ou VIRTVS off. P examinés par Ph. Ferrando ou enregistrés dans la base nummus-bible II (constituée postérieurement à l’édition de l’A.M.A. de Ferrando) :
(tableau)
Ce tableau peut comporter quelques doublons entre les recensements de Ferrando et de la base nummus-bible II, mais ceci n’affecte probablement pas le rapport de rareté relative des deux variantes. En revanche, le rapport des productions est probablement plus en faveur de la variante AVGG, dans la mesure où les collections tendent à sur-représenter les variantes rares.
Les exemplaires AVG présentent une variété de coins de revers qui exclue l’hypothèse d’une double erreur de graveur (sur chacun des types). Il convient donc d’en déduire que la disparition de ce 2nd G correspond à une décision officielle, excluant toute initiative de graveur.
Serait-ce la seule trace numismatique du décès d’Hélène ?
Le décès d’Hélène intervient au cours de cette phase T-F. Nous suggérons donc que le double G associa le prince et l’Augusta dans ces légendes et que la disparition du 2nd G serait directement liée à ce décès. L’absence de la 2nde officine dans cette variante AVG pourrait d’ailleurs s’expliquer par sa mise en sommeil dans l’attente de la série suivante, l’émission du type SECVRITAS pour Hélène étant arrivée à son terme du fait de la disparition de l’Augusta. La production de la variante AVG serait donc à situer entre fin août et octobre 330, la seule officine P étant alors en activité.
Singulièrement, aucun autre atelier de l’empire ne modifiera la légende de ces types en fin d’émission, maintenant AVGG jusqu’au bout. L’atelier arlésien aura-t-il achevé cette émission quelque temps après les autres ateliers, de sorte qu’il aura pu corriger la légende de ses derniers coins ? On sait que les émissions du IVème siècle ne suivaient pas un calendrier précis, mais collaient au besoin local en numéraire.
Ces monnaies rares nous semblent donc revêtir un intérêt historique certain.
Olivier GUYONNET
(1) R. Turcan, l’Art Romain, p.214 ; réédition p.161.
(2) A.L. Frothingham, « Discovery of the Sarcophagus of Marcus Aurelius », AJZ, 13, 1909, p. 59-60.
(3) B. Andreae, dans W. Helbig, Führer durch die öffentlichen Sammlungen klassischer Altertümer in Rom, I, Tübingen, 1963, p.20 s., n°25.
(4) SECVRITAS REIPVBLICE pour Hélène, dont la dernière phase T/F – frappée dans les deux premières officines - coïncide avec la phase T/F porte de camp.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Entre 324 et 326 Fausta est toujours l'épouse de Constantin I ... Pourquoi n'a t'elle pas été associée à son époux et sa belle-mère avec un revers PROVIDENTIAE / VIRTVS AVGGG ?
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Zafeu a écrit: Enfin, si le GG associait les césars (qui sont deux), on aurait GGG.
Et il y a 2 Augusta en 324 / 326
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Seule l'augusta sénior aura été associée ou bien le titre d'augusta ne méritait peut-être pas qu'on mette autant de G que d'augustas, dans la mesure où il n'était qu'honorifique?
Lors de l'émission du CONCORDIA AVGG de Julia Paula, il n'y a pas moins de 3 augustas vivantes: elle, sa belle-mère Julia Soaemias et la mère de celle-ci, Julia Maesa ! Lors de l'émission du CONCORDIA AVGG d'Orbiana, il y a deux augustas (avec sa belle-mère Julia Mamaea).
Je constate d'ailleurs que j'ai omis le cas d'Otacilie, épouse de Philippe l'Arabe, dont les monnaies de 244-246 PIETAS AVGG et CONCORDIA AVGG comportent deux G alors que son fils ne sera nommé auguste (en plus de son père) qu'en 248 à l'occasion des jeux séculaires.
Toujours est-il qu'un G disparaît lors de la mort d'Hélène, c'est indiscutable: si le second G avait concerné les césars, il n'aurait pas disparu. Si l'on a une explication alternative, je suis preneur.
Lors de l'émission du CONCORDIA AVGG de Julia Paula, il n'y a pas moins de 3 augustas vivantes: elle, sa belle-mère Julia Soaemias et la mère de celle-ci, Julia Maesa ! Lors de l'émission du CONCORDIA AVGG d'Orbiana, il y a deux augustas (avec sa belle-mère Julia Mamaea).
Je constate d'ailleurs que j'ai omis le cas d'Otacilie, épouse de Philippe l'Arabe, dont les monnaies de 244-246 PIETAS AVGG et CONCORDIA AVGG comportent deux G alors que son fils ne sera nommé auguste (en plus de son père) qu'en 248 à l'occasion des jeux séculaires.
Toujours est-il qu'un G disparaît lors de la mort d'Hélène, c'est indiscutable: si le second G avait concerné les césars, il n'aurait pas disparu. Si l'on a une explication alternative, je suis preneur.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
La date de la mort d'Hélène ne differe t-elle pas selon les sources , par exemple 328 ( G.Goyau ,chronologie de l'empire Romain)...? Il n' y aurait pas de certitudes pour que 330 soit retenue ?
Limes13- Silique
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:Il y a des frappes monétaires pour les 2 augusta ...
DAns les exemples que j'ai cités, il y avait 2 (voire 3 !) augusta contemporaines, ayant eu des frappes à leur nom, mais on n'a jamais 3 G (ou 4 !) au revers.
Il me semble qu'on ne passait à GGG ou GGGG qu'en cas d'augustes multiples mâles.
Dernière édition par Zafeu le Jeu 3 Aoû - 0:09, édité 2 fois
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
LIMES13 a écrit:La date de la mort d'Hélène ne differe t-elle pas selon les sources , par exemple 328 ( G.Goyau ,chronologie de l'empire Romain)...? Il n' y aurait pas de certitudes pour que 330 soit retenue ?
Les débats sur la date de la mort d'Hélène n'ont aucune incidence sur ma démonstration: que ce soit 328, 329 ou le 18 août 330, l'émission porte de camp T-F est contemporaine de la SECVRITAS T-F d'Hélène. C'est donc bien au cours de cette émission que décède Hélène. Une erreur de date ne ferait que translater toutes les dates données par le RIC d'un ou deux ans en arrière.
L'émission de la rarissime folle que j'évoque en début d'article, qui reprend le thème de Tyche utilisé sur les médaillons constantiniens de l'inauguration de Constantinopolis (mai 330) me laisse à penser qu'Hélène n'était pas décédée à cette date.
Ta remarque est toutefois pertinente, et je vais modifier le texte pour qu'il soit "insensible" au débat sur sa date de décès
Zafeu- Miliarense léger
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Limes13 aime ce message
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Voici les 2 photos du début de mon article: cette folle et cette médaille d'inauguration au droit anépigraphique et au revers de Tyché me laissent à penser qu'Hélène était présente à l'inauguration de Constantinople, et serait donc morte ultérieurement, donc en août 330 selon certaines sources.
Le choix de Tyché pour l'inauguration était logique puisque c'était la divinité de la Fortune, de la Prospérité et de la Destinée d'une cité.
On lit d'ailleurs dans wikipedia (source: Chronicon Paschale):
"La Tyché de Constantinople apparait dès la fondation de la ville. Au cours des cérémonies qui marquèrent la dédicace de Constantinople le 11 mai 330, l’empereur Constantin lui aurait consacré la ville au cours d’un sacrifice non sanglant où il conféra à la déesse protectrice le nom de « Anthousa » (litt. Celle qui fleurit), titre qui faisait référence à celui de Rome : « Flora ». Il émit également un décret au terme duquel, lors des célébrations marquant l’anniversaire des premiers jeux dans le nouvel hippodrome, une statue de bois qu’il avait fait sculptée le représentant tenant dans sa main droite une statue de la Tychē de la ville devrait y être amenée en grande pompe, que le chariot sur lequel elle se trouvait, après avoir fait un tour de piste, s’arrêterait devant la loge impériale où l’empereur du moment devait se lever et lui rendre hommage. Par osmose, la Protectrice de la cité devenait ainsi la Protectrice de l’empereur, souvenir du concept romain en fonction duquel les empereurs avaient leur propre Tychē ou génie protecteur. L’hagiographie rapporte le cas de chrétiens qui furent martyrisés pour avoir refusé de sacrifier à la Tychē impériale."
A noter: la Tyché représentée pour Constantin est une synthèse de la Tyché de Byzance (corne d'abondance) et de celle d'Alexandrie (épi de maïs et proue de navire). On pense que Constantin a voulu ainsi marquer le fait que Constantinople devenait la capitale impériale d'Orient, et non une simple métropole provinciale. Dans la "Description de la Grèce", Pausanias (115-180 de notre ère) s'intéresse de près à Tyché, visitant plusieurs de ses sanctuaires à travers la Grèce. Il y affirme qu'Alexandrie atteignit une grande prospérité, bien qu'étant ville nouvelle, parce que Tyché l'a favorisée.
(photo du médaillon extraite d'un article de Lars Ramskold)
Le choix de Tyché pour l'inauguration était logique puisque c'était la divinité de la Fortune, de la Prospérité et de la Destinée d'une cité.
On lit d'ailleurs dans wikipedia (source: Chronicon Paschale):
"La Tyché de Constantinople apparait dès la fondation de la ville. Au cours des cérémonies qui marquèrent la dédicace de Constantinople le 11 mai 330, l’empereur Constantin lui aurait consacré la ville au cours d’un sacrifice non sanglant où il conféra à la déesse protectrice le nom de « Anthousa » (litt. Celle qui fleurit), titre qui faisait référence à celui de Rome : « Flora ». Il émit également un décret au terme duquel, lors des célébrations marquant l’anniversaire des premiers jeux dans le nouvel hippodrome, une statue de bois qu’il avait fait sculptée le représentant tenant dans sa main droite une statue de la Tychē de la ville devrait y être amenée en grande pompe, que le chariot sur lequel elle se trouvait, après avoir fait un tour de piste, s’arrêterait devant la loge impériale où l’empereur du moment devait se lever et lui rendre hommage. Par osmose, la Protectrice de la cité devenait ainsi la Protectrice de l’empereur, souvenir du concept romain en fonction duquel les empereurs avaient leur propre Tychē ou génie protecteur. L’hagiographie rapporte le cas de chrétiens qui furent martyrisés pour avoir refusé de sacrifier à la Tychē impériale."
A noter: la Tyché représentée pour Constantin est une synthèse de la Tyché de Byzance (corne d'abondance) et de celle d'Alexandrie (épi de maïs et proue de navire). On pense que Constantin a voulu ainsi marquer le fait que Constantinople devenait la capitale impériale d'Orient, et non une simple métropole provinciale. Dans la "Description de la Grèce", Pausanias (115-180 de notre ère) s'intéresse de près à Tyché, visitant plusieurs de ses sanctuaires à travers la Grèce. Il y affirme qu'Alexandrie atteignit une grande prospérité, bien qu'étant ville nouvelle, parce que Tyché l'a favorisée.
(photo du médaillon extraite d'un article de Lars Ramskold)
Zafeu- Miliarense léger
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Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
MERCI POUR LE PARTAGE DE TON ARTICLE
L'interprétation est intéressante, même s'il persiste des zones d'ombre l'article a le mérite de lancer un débat autour de ce type monétaire et de sa légende.
AVGG....Constantin I - Licinius I non car hors course depuis 324
AVGG... Constantin I - Crispus aîné des héritiers dont le décès pourrait se situer en 329 selon certains mais aucune source ne nous confirme sa nomination comme auguste.
AVGG... Constantin I - Helena ou Fausta possible
Mais ne peut-on pas envisager que AVGG se réfèrent à Constantin I et aux augustes qui l'ont précédé dans la défense et la protection de l'empire romain (type PROVIDENTIAE AVGG), comme son père, Constance Chlore ? Ce revers avec des légendes variées avait déjà été produit lors de la première tétrarchie, notamment sur les argentei.
La question qui suit est: mais alors pourquoi AVGG devient AVG à Arles ? Supposition: L'inauguration de Constantinople par Constantin I fait que la légende a été modifiée pour souligner sa contribution personnelle dans la PROVIDENTIAE et la défense de l'empire.
Je ne remets pas en cause ton interprétation. Je me fais juste l'avocat du diable.
Mais ton article reste très intéressant par les questions qu'il pose et par l'interprétation qu'il nous offre.
L'interprétation est intéressante, même s'il persiste des zones d'ombre l'article a le mérite de lancer un débat autour de ce type monétaire et de sa légende.
AVGG....Constantin I - Licinius I non car hors course depuis 324
AVGG... Constantin I - Crispus aîné des héritiers dont le décès pourrait se situer en 329 selon certains mais aucune source ne nous confirme sa nomination comme auguste.
AVGG... Constantin I - Helena ou Fausta possible
Mais ne peut-on pas envisager que AVGG se réfèrent à Constantin I et aux augustes qui l'ont précédé dans la défense et la protection de l'empire romain (type PROVIDENTIAE AVGG), comme son père, Constance Chlore ? Ce revers avec des légendes variées avait déjà été produit lors de la première tétrarchie, notamment sur les argentei.
La question qui suit est: mais alors pourquoi AVGG devient AVG à Arles ? Supposition: L'inauguration de Constantinople par Constantin I fait que la légende a été modifiée pour souligner sa contribution personnelle dans la PROVIDENTIAE et la défense de l'empire.
Je ne remets pas en cause ton interprétation. Je me fais juste l'avocat du diable.
Mais ton article reste très intéressant par les questions qu'il pose et par l'interprétation qu'il nous offre.
BEATISSIMUS SOL INVICTUS- Miliarense Lourd
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
En parcourant le forum, je suis tombé sur la monnaie de la collection Crispus portant la légende CONSTANTINOPOLIS au droit et au revers les lettres P-R. Monnaie datée de 348...
Ne pourrait-on pas y voir une monnaie en rapport avec le décès d'Hélène?
Le revers représente le type PAX PVBLICA habituellement associé à Hélène de son vivant, notamment dans les émissions de Constantinople.
Le portrait à l'avers ne ressemble en rien à celui utilisé pour représenter Constantinople (avec casque et sceptre).
Les traits d'Hélène pourrait avoir été substitués à ceux de Constantinople???
Le revers ne porte que les deux lettres P et R de part et d'autre de Pax Publica, mis pour Pax Romana ou dans un autre registre, PAX REQUIEM (paix-repos) ou (IN) PAX RESQUIESCAT (repose en paix) qui donnera le RIP.
Un parallèle avec la monnaie de consécration de Constantin I avec les lettres VN-MR peut être fait, mais Constantin est présenté comme DV divus dans la lignée de ses prédécesseurs.
On peut imaginer que pour la pieuse Hélène, Constantin I ait choisi un registre plus chrétien.
Il s'agit d'une idée qui implique de redater la monnaie ....
Une idée entre deux patients très patients
Ne pourrait-on pas y voir une monnaie en rapport avec le décès d'Hélène?
Le revers représente le type PAX PVBLICA habituellement associé à Hélène de son vivant, notamment dans les émissions de Constantinople.
Le portrait à l'avers ne ressemble en rien à celui utilisé pour représenter Constantinople (avec casque et sceptre).
Les traits d'Hélène pourrait avoir été substitués à ceux de Constantinople???
Le revers ne porte que les deux lettres P et R de part et d'autre de Pax Publica, mis pour Pax Romana ou dans un autre registre, PAX REQUIEM (paix-repos) ou (IN) PAX RESQUIESCAT (repose en paix) qui donnera le RIP.
Un parallèle avec la monnaie de consécration de Constantin I avec les lettres VN-MR peut être fait, mais Constantin est présenté comme DV divus dans la lignée de ses prédécesseurs.
On peut imaginer que pour la pieuse Hélène, Constantin I ait choisi un registre plus chrétien.
Il s'agit d'une idée qui implique de redater la monnaie ....
Une idée entre deux patients très patients
BEATISSIMUS SOL INVICTUS- Miliarense Lourd
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rayban35 aime ce message
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
BEATISSIMUS SOL INVICTUS a écrit:
AVGG... Constantin I - Crispus aîné des héritiers dont le décès pourrait se situer en 329 selon certains mais aucune source ne nous confirme sa nomination comme auguste.
Mais ne peut-on pas envisager que AVGG se réfèrent à Constantin I et aux augustes qui l'ont précédé dans la défense et la protection de l'empire romain (type PROVIDENTIAE AVGG), comme son père, Constance Chlore ? Ce revers avec des légendes variées avait déjà été produit lors de la première tétrarchie, notamment sur les argentei.
La question qui suit est: mais alors pourquoi AVGG devient AVG à Arles ? Supposition: L'inauguration de Constantinople par Constantin I fait que la légende a été modifiée pour souligner sa contribution personnelle dans la PROVIDENTIAE et la défense de l'empire.
Mes réactions:
- Crispus est toujours présenté comme césar sur toutes les monnaies, il ne peut donc avoir été nommé auguste. Son monnayage démontre d'autre part qu'il disparait des radars autour de 326: par exemple, la dernière phase de PROVIDENTIAE dans laquelle il apparait à Arles est la TA(croissant)RL, alors que pas moins de 5 phases suivront jusqu'en 330 pour Constantin I: ARLA, S-F/PARL, S-F ARLP, S-F PCONST et T-F PCONST.
- Mettre un second G pour évoquer un ancêtre serait un cas unique dans le monnayage romain, et incohérent avec l'élévation au rang de divus de l'ancêtre en question. Les monnaies de restitution de Constance Chlore émises par Constantin le qualifient de "Pieux Prince", jamais d'Auguste.
- Lors de la 1ère tétrarchie, il y avait effectivement plusieurs augustes en fonction.
- ta dernière supposition serait un désaveu pour sa mère, dont le prestige aux yeux de Constantin ne pouvait qu'être intact à la suite de son pélerinage en Palestine au terme duquel elle aurait rapporté les vestiges de la "vraie croix". J'ai du mal à y croire, surtout en cours d'émission. A mon sens, seul un évènement imprévu a pu faire prendre la décision de l'abandon de ce second G en cours d'émission.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Concernant la préséance d'Hélène sur Fausta, on remarquera que le buste de Fausta n'est jamais diadémé - à l'inverse de celui d'Hélène - y compris sur les monnaies d'or, hormis sur quelques nummi de Thessalonique où les graveurs ont mis la titulature de Fausta autour d'un buste d'Hélène...
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
A la réflexion, il se peut que AVGG signifie simplement un pluriel sans précision du nombre, comme CAESS (et non CAESSS) désignait les trois fils de Constantin. Auquel cas AVGG aurait pu concerner Constantin, Hélène et Fausta jusqu'en 326, puis la mère et le fils après le décès de Fausta.
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
C'est étonnant que les revers de Fausta et d'Hélène (de son vivant) soient de type SECVRITAS / SPES REIPVBLICAE et portent sur leur maternité et qu'il n'y ai pas de revers avec une allégorie et une légende finissant par AVG
C'est d'ailleurs le lot des femmes à partir de Constantin
Aelia Flacilla : revers SALVS REIPVBLICAE - maternité et religion
Constantia : revers PIETAS PVBLICA)
Eudocie : revers anépigraphe ou un revers commun avec Théodose I VOT pour des voeux concernant le règne de son époux
Eudoxie : SALVS REIPVBLICAE et GLORIA ROMANORVM - maternité et religion
Eufémie : seule fille de Marcien, un revers VICTORIA AVGGG frappé à Rome, les G ne la concernant pas à priori
Honoria : anépigraphe - BONO REIPVBLICAE - religion
Licinia Eudoxia : SALVS REIPVBLICAE - religion
Placie : revers SALVS REIPVBLICE, REIPVBLICAE, anépigraphe et revers pour les vœux à son époux- religion / famille
Pulchérie : revers IMP XXXXII COS XVII P P pour son époux, des revers en CONCORDIA AVG (sans doublement du GG) dont un hybride à priori et l'autre sur la pièté / religion (RIC.425)
Théodora : PIETAS ROMANA (famille) - PAX PVBLICA (revers frappé suite au massacre des descendants du frère de Constantin I)
Il est surprenant qu'aucun revers de ces impératrices ne les associent à l'empereur. Elles semblent être cantonnées, dans la numismatique, dans la garde du foyer et la procréation et la religion. Gardiennes du foyer impérial
C'est d'ailleurs le lot des femmes à partir de Constantin
Aelia Flacilla : revers SALVS REIPVBLICAE - maternité et religion
Constantia : revers PIETAS PVBLICA)
Eudocie : revers anépigraphe ou un revers commun avec Théodose I VOT pour des voeux concernant le règne de son époux
Eudoxie : SALVS REIPVBLICAE et GLORIA ROMANORVM - maternité et religion
Eufémie : seule fille de Marcien, un revers VICTORIA AVGGG frappé à Rome, les G ne la concernant pas à priori
Honoria : anépigraphe - BONO REIPVBLICAE - religion
Licinia Eudoxia : SALVS REIPVBLICAE - religion
Placie : revers SALVS REIPVBLICE, REIPVBLICAE, anépigraphe et revers pour les vœux à son époux- religion / famille
Pulchérie : revers IMP XXXXII COS XVII P P pour son époux, des revers en CONCORDIA AVG (sans doublement du GG) dont un hybride à priori et l'autre sur la pièté / religion (RIC.425)
Théodora : PIETAS ROMANA (famille) - PAX PVBLICA (revers frappé suite au massacre des descendants du frère de Constantin I)
Il est surprenant qu'aucun revers de ces impératrices ne les associent à l'empereur. Elles semblent être cantonnées, dans la numismatique, dans la garde du foyer et la procréation et la religion. Gardiennes du foyer impérial
Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
elagabale2000 a écrit:
Pulchérie : revers IMP XXXXII COS XVII P P pour son époux, des revers en CONCORDIA AVG (sans doublement du GG) dont un hybride à priori et l'autre sur la pièté / religion (RIC.425)
Il est surprenant qu'aucun revers de ces impératrices ne les associent à l'empereur. Elles semblent être cantonnées, dans la numismatique, dans la garde du foyer et la procréation et la religion. Gardiennes du foyer impérial
Dans la réalité, ce n'est pourtant pas vraiment le cas de Pulchérie, qui a assumé "seule" le pouvoir comme tutrice de son frère Théodose II, avant qu'Eudocie n'exerce la plus forte influence sur ce prince faible à partir des années 420. On peut dire que de 414 à 439 (disgrâce d'Eudoxie sur intrigue de Pulchérie) au moins, ce sont des femmes qui exercent véritablement le pouvoir à Constantinople. Le revers "CONCORDIA AVG" date du début des années 420, alors que Pulchérie vient de marier son jeune frère à Eudocie, car il a atteint l'âge minimum pour le droit au mariage dans le monde romain (12 ans pour les hommes, 14 ans pour les femmes). Lors de son mariage, Eudocie a 22 ans: une vraie cougar !
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Je viens de trouver dans le couple Aurélien / Severina le "précédent" indéniable qui me manquait pour consolider mon hypothèse.
- De 270 à 274, Aurélien est unique Auguste, Séverina n'est pas encore Augusta. Les monnaies de cette période ayant l'allégorie du prince serrant la main de Concordia ont pour légende CONCORDIA AVG.
- En 274, Severina est nommée augusta, les premières monnaies à son effigie au droit apparaissent, avec légende CONCORDIA AVGG (elle est associée à l'auguste dans la légende, mais l'allégorie conserve l'image de Concordia). A contrario, le type LAETITIA AVG n'affiche qu'un G, car il s'agit de la joie de l'impératrice seule.
- après le décès d'Aurélien, elle assume seule le pouvoir pendant plusieurs mois. La 7ème émission d'Antioche lui est entièrement consacrée et affiche alors CONCORDIA AVG (elle perd un G), Concordia est remplacée par l'image de Séverine et Aurélien perd ses attributs impériaux.
Sylviane Estiot présente ainsi cette émission dans son ouvrage "Monnaies de l'Empire Romain, XII.1" (p. 123):
"La 7ème émission d'Antioche date de l'interrègne géré par l'impératrice Séverine après la mort d'Aurélien. (...) Ces aureliani donnent à Séverine les épiclèses P(ia) F(elix) très inhabituelles dans l'épigraphie monétaire pour une impératrice. Au revers, la légende est au singulier, CONCORDIA AVG, et non au pluriel. L'image classique de l'empereur à droite serrant la main de Concordia debout à gauche s'est modifiée significativement: le personnage masculin tourné à droite est désormais dépourvu d'attributs impériaux. Non seulement il ne porte plus de couronne laurée, mais il est figuré plus petit que le personnage féminin. Quant à la personnification de Concordia qui apparait d'ordinaire tête voilée, elle est remplacée par l'image de Séverine tête nue et bien reconnaissable à sa coiffure en tresses annelées."
- De 270 à 274, Aurélien est unique Auguste, Séverina n'est pas encore Augusta. Les monnaies de cette période ayant l'allégorie du prince serrant la main de Concordia ont pour légende CONCORDIA AVG.
- En 274, Severina est nommée augusta, les premières monnaies à son effigie au droit apparaissent, avec légende CONCORDIA AVGG (elle est associée à l'auguste dans la légende, mais l'allégorie conserve l'image de Concordia). A contrario, le type LAETITIA AVG n'affiche qu'un G, car il s'agit de la joie de l'impératrice seule.
- après le décès d'Aurélien, elle assume seule le pouvoir pendant plusieurs mois. La 7ème émission d'Antioche lui est entièrement consacrée et affiche alors CONCORDIA AVG (elle perd un G), Concordia est remplacée par l'image de Séverine et Aurélien perd ses attributs impériaux.
Sylviane Estiot présente ainsi cette émission dans son ouvrage "Monnaies de l'Empire Romain, XII.1" (p. 123):
"La 7ème émission d'Antioche date de l'interrègne géré par l'impératrice Séverine après la mort d'Aurélien. (...) Ces aureliani donnent à Séverine les épiclèses P(ia) F(elix) très inhabituelles dans l'épigraphie monétaire pour une impératrice. Au revers, la légende est au singulier, CONCORDIA AVG, et non au pluriel. L'image classique de l'empereur à droite serrant la main de Concordia debout à gauche s'est modifiée significativement: le personnage masculin tourné à droite est désormais dépourvu d'attributs impériaux. Non seulement il ne porte plus de couronne laurée, mais il est figuré plus petit que le personnage féminin. Quant à la personnification de Concordia qui apparait d'ordinaire tête voilée, elle est remplacée par l'image de Séverine tête nue et bien reconnaissable à sa coiffure en tresses annelées."
Zafeu- Miliarense léger
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Re: Trace numismatique de la mort d'Hélène
Ma petite étude est parue dans le BN CGB d'octobre (p. 18 à 20):
https://www.bulletin-numismatique.fr/bn/pdf/bn234.pdf
https://www.bulletin-numismatique.fr/bn/pdf/bn234.pdf
Zafeu- Miliarense léger
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