Denier de Septime Sévère

Hello voici ma dernière rentrée denier rare de Septime Sévère .
Avers: SEVERVS - PIVS AVG - Tête laurée à droite.
Revers: ADVENT AVGG - Septime Sévère en habit militaire, à cheval à gauche, tenant une haste, et précédé d'un soldat à pied tenant un vexillum et menant le cheval.
Atelier (année de frappe): Rome (202).
18 mm ,3.2 grammes .
L'adventus, l'arrivée, est la contrepartie de la profectio, le départ. Généralement, l'empereur est tourné vers la gauche, car il revient vers Rome d'où il était parti. Ce denier a été frappé en 202 à l'occasion du grand retour de la famille impériale après la campagne parthique. Il s'agit du deuxième adventus célébré sur les monnaies de Septime Sévère. Le premier eut lieu en 196, au plus tard en juin 197 après les victoires sur les usurpateurs Pescennius Niger et Clodius Albinus. Mais à l'été 197, la famille impériale repart pour l'Orient pour ne revenir donc qu'en 202. Après ce retour dans la capitale de nombreuses festivités eurent lieu: triomphe, mariage de Caracalla et décennales de l'empereur.
Septime Sévère avait déjà effectué un adventus en 193 quelques mois après avoir été porté au pouvoir par ses soldats, puis après sa victoire sur Clodius Albinus en 196. Cette fois, au printemps 202, il revient victorieux d'un ennemi extérieur avec son épouse Julia Domna et ses deux fils l'Auguste Caracalla et le César Géta. Cela faisait six années que l'empereur était absent de Rome. L'Arrivée des Augustes est célébrée sur de nombreuses monnaies de Septime Sévère et de Caracalla. Avec l'adventus , les personnages sont toujours tournés vers la gauche indiquant un retour vers Rome, contrairement au profectio (le départ) qui représente les personnages tournés vers la droite dans le sens du temps.
Commentaire:
Observons attentivement la scène du revers. Le soldat qui précède le cheval de l'empereur est casqué et porte un vexillum, étendard de la cavalerie romaine. Ce carré de tissu accroché à une traverse horizontale est l'insigne particulier de cette unité.(photo 2), détails de la colonne trajane (Rome).

Quant à l'empereur, la barbe nous rend son portrait reconnaissable, son cheval est cabré, une des figures équestres les plus impressionnantes. Il salue ses troupes et le peuple qui l'acclame après ses victoires sur les Parthes. Il porte une haste, arme et symbole de son pouvoir militaire. Cette lance, à l'image d'un sceptre long, n'a pas de pointe; elle était remise en récompense au légionnaire qui s'était distingué sur le champ de bataille. L'empereur a revêtu le paludamentum, ce manteau pourpre hérité des généraux de la République, il est retenu à l'épaule par une fibule. Enfin, Septime Sévère est ceint de la couronne de laurier des généraux victorieux.(photo 3).

Magnifique, un vrai petit bijou

David

Superbe denier et merci pour ces précisions sur le contexte

Il y a quand même des exceptions à cette convention de représentation droite/ gauche de l’adventus ou de la profectio.

Superbe !!!

myriam a écrit:Superbe denier et merci pour ces précisions sur le contexte

Il y a quand même des exceptions à cette convention de représentation droite/ gauche de l’adventus ou de la profectio.

l'adventus les personnages sont toujours tournés vers la gauche indiquant un retour vers Rome.
Contrairement au profectio (le départ) qui représente les personnages tournés vers la droite dans le sens du temps.
Un exemple du départ sur ce denier de Caracalla :
Sur ce denier, la titulature de l'empereur s'expose sur le revers, mais c'est en exergue que l'iconographie est explicitée: PROF pour profectio, le départ. Il existe une variante sans le captif sous le sabot du cheval. De plus, un autre type existe où l'empereur à cheval est précédé d'un soldat.

Une pure beauté

magnifique monnaie et pour les explications

tarusate a écrit: magnifique monnaie et pour les explications

Entièrement d'accord!

Superbe

HERACLES a écrit:

Avec l'adventus les personnages sont toujours tournés vers la gauche indiquant un retour vers Rome.

Je disais juste qu’il y a des exceptions, et dans les deux sens  

Commode:




https://www.acsearch.info/search.html?id=1390277


Pour Septime Sévère, un aureus et un sesterce pour l’adventus de 196/197, après sa victoire contre Pescennius Niger et Clodius Albinus




https://www.acsearch.info/search.html?id=4781608




https://www.acsearch.info/search.html?id=45258


Probus:




https://www.acsearch.info/search.html?id=38169

Et pour la profectio, Alexandre Sévère




https://www.acsearch.info/search.html?id=1467732

Ma remarque venait de ce commentaire:

Avec l'adventus , les personnages sont toujours tournés vers la gauche indiquant un retour vers Rome, contrairement au profectio (le départ) qui représente les personnages tournés vers la droite dans le sens du temps.

Si l’adventus (arrivée, avènement) au début du IIIe siècle est effectivement le retour dans l’Urbs de l’empereur après une campagne militaire ou une guerre civile (tous les chemins ramènent à Rome!), lui permettant de conforter sa légitimité par un cérémonial très ritualisé, il peut n’être plus tard que l’entrée dans n’importe quelle cité de son empire où il n’a éventuellement jamais mis les pieds, donnant lieu à des festivités et marquée de nouvelles frappes dont certaines feront l’objet de donativa. Je ne crois pas qu’on puisse inclure dans cette simple convention de représentation de l’adventus et de la profectio (on rentre par la gauche et on sort à droite) un « sens du temps ».

C’est un détail mais je tique toujours sur ces interprétations du sens droite/gauche que l’on tente parfois de plaquer autant dans la représentation des bustes que dans les thèmes iconographiques des revers.


Pour la période constantinienne, on a voulu voir dans cette monnaie d’adventus  frappée uniquement à Londres en 312 la commémoration de l’entrée de Constantin à Rome après la victoire du Pont Milvius. Il s’agit plus probablement d’un séjour de l’empereur dans l’île de Bretagne pour y prélever des troupes avant sa campagne en Italie.


Vente Roma Numismatics

Et puisque nous y sommes, une deuxième série d’adventus très similaire (le captif en avant du cheval a disparu) elle aussi émise au seul atelier de Londres serait l’unique témoignage d’une dernière et courte campagne outre Manche, qu’aucun texte ne mentionne mais qui matériellement ne pourrait avoir eu lieu qu’à l’été 314. Ce n’est par ailleurs qu’en 315 que le titre Britannicus Maximus apparaît pour la première fois, ce qui semble bien tard s’il correspondait à la campagne de 305/306 menée aux côtés de son père Constance. Pour ces deux (trois) émissions londoniennes, la numismatique semble donc combler un vide laissé par les chroniqueurs.

coll Gyrus

Myriam pour ce cours très instructif
La généralité ne marche pas en numismatique ancienne surtout qu'elle englobe 4 siècles pour la période romaine. Donc des interprétations différentes existent dans tous les monnayages.