Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
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Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
Bonjour à tous,
Avant le confinement de la Covid19, j'avais commencé à faire le tour des musées et de leur médailler. Je n'ai pu faire qu'une première visite à la BNF, la deuxième a été annulée et mes deux autres rendez-vous aussi. Je recommence en septembre avec bien sur le musée Puig de Perpignan, ainsi que le fond du musée de Carcassonne.
Lors de ma visite à la BNF, j'ai fait un compte rendu disponible au téléchargment ici.
Pour la base, je crois que quelques unes ne sont pas encore enregistrées.
JULIEN II - TREVES - Imitation
Le poids est 45% en dessous du poids attendu des siliques de cette époque (3.3 gr). La titulature sans césure, indiquant un césar mineur par rapport à Constance II, l'auguste dominant, n'a été utilisée qu'entre l'accession en 355 et avril 357 par l'atelier d'Arles (RIC 255). L'usure de la monnaie ne semble pas justifier de cette différence de poids à l'émission.
Droit:
L’atelier de Trèves n’a pas frappé pour Julien II césar, et en tout cas pas avant 360 pour les émissions au nom de Julien, la titulature semble tout à fait officielle mais le portrait quelques peu stylisé, en tout cas en dehors des portraits utilisés par les ateliers officiels de cette période. La titulature longue nous indique une frappe antérieure au mois d’avril 357
Revers:
l’aspect général est lui aussi tout à fait conforme à celui attendu pour des quinquennalia. Le lettrage est aligné, la typographie régulière. L’exergue est identique à ceux utilisés par l’atelier de Trêve à cette période (TR avec ou sans palme).
Il existe une autre monnaie votive et très ressemblante à cette émission (n°1986 de la base), mais sans liaison de coin apparente, portant également les attributs de l’atelier de Trèves. Elle est aussi classée comme une imitation, au portrait du droit légèrement frustre et à légende du revers comportant une anomalie, le «S» de VOTIS frappé comme un «C» rétrograde.
Monnaie issue de la collection du cabinet des médailles de la BNF.
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - LYON - Imitation - prototype RIC VIII.LY.218
Le poids de cet exemplaire, 1.60 gr, est faible et inférieur de 30 % à celui attendu pour une silique officielle de cette période (2.2 Gr).
Droit :
Le style de cette monnaie est dégénéré. Le portrait de Julien II frustre, la tête ornée d'un diadème perles et le buste cuirassé. La titulature est très largement fautée, même dégénrée, avec plusieurs lettres manquantes dans le nom de l'émetteur (IVLIA-NVS) et des lettre "I" posées en remplacement ou en surplus. Manifestement, le scriptor ne connait pas le latin.
Revers :
La légende est fantaisiste, le lettrage est dégénéré et semble avoir été écrit dans un désordre surprenant qui nous indique une contrefaçon certaine. L'exergue est également dans le même style "barbare". Bien souvent ces exergues d’imitations sont en IIG, d’où l’attribution à l’atelier de Lyon. Ici, les lettres VIS ont été ajoutées, sans que l’on puisse en comprendre la signification.
Cependant, si on prend la peine de remettre la légende dans un ordre plus académique, on obtient : AOTIS/V/VLTIS/X. Il devient alors plus évident de la rapprocher du groupe d’imitations de la n° 2014.
Exemplaire présent au cabinet des médailles de la BNF (Paris).
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - LYON - Imitation - prototype RIC VIII.LY.218
Le poids de cet exemplaire, 1.06 gr, est très faible et inférieur de 50 % à celui attendu pour une silique officielle de cette période (2.2 Gr).
Droit :
le style de cette monnaie est assez proche de celui des émissions officielles. Le portrait de Julien II, la tête ornée d'un diadème perles et le buste cuirassé, sont semblables aux gravures contemporaines. La titulature est très largement fautée, avec plusieurs lettres manquantes dans le nom de l'émetteur. On remarque ici la typographie particulière des lettre L inversées
Revers :
la légende est fautée, des lettres manquent. L'exergue est également dans le même style, et bien souvent ces exergues d’imitations en IIG sont attribuées à l’atelier de Lyon.
Exemplaire présent au cabinet des médailles de la BNF (Paris). Acheté le 05/08/1867 au fond d'une collection privée (ex coll. viconte de L'Espine).
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - ARLES - Imitation - prototype RIC VIII.AR.310
Le poids de cette silique est inférieur de plus de 25% à celui des émissions contemporaines.
Avers :
Cette titulature, avec la césure L-I, bien qu'officielle, n'est utilisée dans l'atelier d'Arles que pour la frappe de la série de siliques RIC 310. Le buste de Julien est ici barbu.
Revers :
Aucune émission officielle de l’atelier d’Arles n’a été observée sans la marque d’officine (P, S, T), à l’exception de la RIC 260. Elle est ici absente, et ce n’est ni un oubli du graveur, ni un toujours possible «coin bouché» qui nous en prive : il n’y a tout simplement pas la place pour cette lettre d’officine. Il s'agit du troisième exemplaire que nous avons retrouvé avec cette marque CONST, sans indication de l'officine (voir dans la base Siliquae la n°1852). Les deux autres exemplaires, sans liaison de coin avec ce troisième, mais eux deux issus des mêmes paires de coins, proviennent pour l’un d'un trésor de siliques et de solidus, dit de West Norfolk, trouvé en Angleterre en 2015, étudié et déclaré au P.A.S. sous la référence 748247 (2.03 gr) : https://finds.org.uk/database/artefacts/record/id/748247
pour l’autre d’un lieu assez éloigné (East Lindsey) et déclaré lui aussi au P.A.S. sous le numéro 209720 (1.76 gr) : https://finds.org.uk/database/artefacts/record/id/209720
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - ARLES - Imitation - prototype RIC VIII.AR.255
Le poids de l'exemplaire, 1.41 Gr, est très faible et inférieur de 55% à ceux des émissions de la période. Les siliques de cette époque sont frappées en général au 1/96e de la livre, soit 3.3 gr. La différence de poids, très importante, fait pencher l'origine de cette silique vers une imitation contemporaine.
Seuls les ateliers d'Arles et d'Antioche ont émis des siliques de ce type là. Avec cette légende d'avers, sans césure, il s'agit forcément d'une imitation de celui d'Arles.
Droit :
Le portrait au droit de cette monnaie est frustre. La titulature est conforme à celle officielle de cette référence, même si le C de CAES semble avoir été «bouché». La titulature longue nous indique une frappe antérieure à 357 .
Revers :
La monnaie a subi les outrages du temps et il est difficile de bien caractériser l’étoile. Il n’y pas de place à l’exergue pour la lettre d’officine, le T de la troisième qui émet à cette époque pour Julien, la première et la seconde se réservant pour Constance II. Ce qui conforte l’idée d’une frappe imitative. A l’exception de la votive RIC 260, dont l’authenticité reste à démontrer, aucune frappe de l’atelier d’Arles n’a été faîte sans lettre d’atelier. La note de bas de page du RIC p.201 précise que quelques monnaies des deux émetteurs (Constance et Julien) ont la marque d'atelier CON, sans aucune lettre d'officine. Il est plus probable que les graveurs aient omis d’ajouter la lettre appropriée plutôt que le fait que cette variété constitue une émission distincte ; on peut souvent constater que la lettre désignant l'officine est détachée du nom, comme si elle avait été insérée séparément.
A rapprocher de la n°1525 (identique mais avec une césure dans la titulature du droit).
Exemplaire unique présent au Cabinet des médailles - BNF Paris (1.41 gr), et acheté le 05/08/1867 à un collectionneur privé, ex coll. viconte De Lespine (25/06/1867 - lot 524, décrite par erreur de lecture avec un,e exergue en T.CON).
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
Avant le confinement de la Covid19, j'avais commencé à faire le tour des musées et de leur médailler. Je n'ai pu faire qu'une première visite à la BNF, la deuxième a été annulée et mes deux autres rendez-vous aussi. Je recommence en septembre avec bien sur le musée Puig de Perpignan, ainsi que le fond du musée de Carcassonne.
Lors de ma visite à la BNF, j'ai fait un compte rendu disponible au téléchargment ici.
Pour la base, je crois que quelques unes ne sont pas encore enregistrées.
JULIEN II - TREVES - Imitation
Le poids est 45% en dessous du poids attendu des siliques de cette époque (3.3 gr). La titulature sans césure, indiquant un césar mineur par rapport à Constance II, l'auguste dominant, n'a été utilisée qu'entre l'accession en 355 et avril 357 par l'atelier d'Arles (RIC 255). L'usure de la monnaie ne semble pas justifier de cette différence de poids à l'émission.
Droit:
L’atelier de Trèves n’a pas frappé pour Julien II césar, et en tout cas pas avant 360 pour les émissions au nom de Julien, la titulature semble tout à fait officielle mais le portrait quelques peu stylisé, en tout cas en dehors des portraits utilisés par les ateliers officiels de cette période. La titulature longue nous indique une frappe antérieure au mois d’avril 357
Revers:
l’aspect général est lui aussi tout à fait conforme à celui attendu pour des quinquennalia. Le lettrage est aligné, la typographie régulière. L’exergue est identique à ceux utilisés par l’atelier de Trêve à cette période (TR avec ou sans palme).
Il existe une autre monnaie votive et très ressemblante à cette émission (n°1986 de la base), mais sans liaison de coin apparente, portant également les attributs de l’atelier de Trèves. Elle est aussi classée comme une imitation, au portrait du droit légèrement frustre et à légende du revers comportant une anomalie, le «S» de VOTIS frappé comme un «C» rétrograde.
Monnaie issue de la collection du cabinet des médailles de la BNF.
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - LYON - Imitation - prototype RIC VIII.LY.218
Le poids de cet exemplaire, 1.60 gr, est faible et inférieur de 30 % à celui attendu pour une silique officielle de cette période (2.2 Gr).
Droit :
Le style de cette monnaie est dégénéré. Le portrait de Julien II frustre, la tête ornée d'un diadème perles et le buste cuirassé. La titulature est très largement fautée, même dégénrée, avec plusieurs lettres manquantes dans le nom de l'émetteur (IVLIA-NVS) et des lettre "I" posées en remplacement ou en surplus. Manifestement, le scriptor ne connait pas le latin.
Revers :
La légende est fantaisiste, le lettrage est dégénéré et semble avoir été écrit dans un désordre surprenant qui nous indique une contrefaçon certaine. L'exergue est également dans le même style "barbare". Bien souvent ces exergues d’imitations sont en IIG, d’où l’attribution à l’atelier de Lyon. Ici, les lettres VIS ont été ajoutées, sans que l’on puisse en comprendre la signification.
Cependant, si on prend la peine de remettre la légende dans un ordre plus académique, on obtient : AOTIS/V/VLTIS/X. Il devient alors plus évident de la rapprocher du groupe d’imitations de la n° 2014.
Exemplaire présent au cabinet des médailles de la BNF (Paris).
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - LYON - Imitation - prototype RIC VIII.LY.218
Le poids de cet exemplaire, 1.06 gr, est très faible et inférieur de 50 % à celui attendu pour une silique officielle de cette période (2.2 Gr).
Droit :
le style de cette monnaie est assez proche de celui des émissions officielles. Le portrait de Julien II, la tête ornée d'un diadème perles et le buste cuirassé, sont semblables aux gravures contemporaines. La titulature est très largement fautée, avec plusieurs lettres manquantes dans le nom de l'émetteur. On remarque ici la typographie particulière des lettre L inversées
Revers :
la légende est fautée, des lettres manquent. L'exergue est également dans le même style, et bien souvent ces exergues d’imitations en IIG sont attribuées à l’atelier de Lyon.
Exemplaire présent au cabinet des médailles de la BNF (Paris). Acheté le 05/08/1867 au fond d'une collection privée (ex coll. viconte de L'Espine).
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - ARLES - Imitation - prototype RIC VIII.AR.310
Le poids de cette silique est inférieur de plus de 25% à celui des émissions contemporaines.
Avers :
Cette titulature, avec la césure L-I, bien qu'officielle, n'est utilisée dans l'atelier d'Arles que pour la frappe de la série de siliques RIC 310. Le buste de Julien est ici barbu.
Revers :
Aucune émission officielle de l’atelier d’Arles n’a été observée sans la marque d’officine (P, S, T), à l’exception de la RIC 260. Elle est ici absente, et ce n’est ni un oubli du graveur, ni un toujours possible «coin bouché» qui nous en prive : il n’y a tout simplement pas la place pour cette lettre d’officine. Il s'agit du troisième exemplaire que nous avons retrouvé avec cette marque CONST, sans indication de l'officine (voir dans la base Siliquae la n°1852). Les deux autres exemplaires, sans liaison de coin avec ce troisième, mais eux deux issus des mêmes paires de coins, proviennent pour l’un d'un trésor de siliques et de solidus, dit de West Norfolk, trouvé en Angleterre en 2015, étudié et déclaré au P.A.S. sous la référence 748247 (2.03 gr) : https://finds.org.uk/database/artefacts/record/id/748247
pour l’autre d’un lieu assez éloigné (East Lindsey) et déclaré lui aussi au P.A.S. sous le numéro 209720 (1.76 gr) : https://finds.org.uk/database/artefacts/record/id/209720
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
JULIEN II - ARLES - Imitation - prototype RIC VIII.AR.255
Le poids de l'exemplaire, 1.41 Gr, est très faible et inférieur de 55% à ceux des émissions de la période. Les siliques de cette époque sont frappées en général au 1/96e de la livre, soit 3.3 gr. La différence de poids, très importante, fait pencher l'origine de cette silique vers une imitation contemporaine.
Seuls les ateliers d'Arles et d'Antioche ont émis des siliques de ce type là. Avec cette légende d'avers, sans césure, il s'agit forcément d'une imitation de celui d'Arles.
Droit :
Le portrait au droit de cette monnaie est frustre. La titulature est conforme à celle officielle de cette référence, même si le C de CAES semble avoir été «bouché». La titulature longue nous indique une frappe antérieure à 357 .
Revers :
La monnaie a subi les outrages du temps et il est difficile de bien caractériser l’étoile. Il n’y pas de place à l’exergue pour la lettre d’officine, le T de la troisième qui émet à cette époque pour Julien, la première et la seconde se réservant pour Constance II. Ce qui conforte l’idée d’une frappe imitative. A l’exception de la votive RIC 260, dont l’authenticité reste à démontrer, aucune frappe de l’atelier d’Arles n’a été faîte sans lettre d’atelier. La note de bas de page du RIC p.201 précise que quelques monnaies des deux émetteurs (Constance et Julien) ont la marque d'atelier CON, sans aucune lettre d'officine. Il est plus probable que les graveurs aient omis d’ajouter la lettre appropriée plutôt que le fait que cette variété constitue une émission distincte ; on peut souvent constater que la lettre désignant l'officine est détachée du nom, comme si elle avait été insérée séparément.
A rapprocher de la n°1525 (identique mais avec une césure dans la titulature du droit).
Exemplaire unique présent au Cabinet des médailles - BNF Paris (1.41 gr), et acheté le 05/08/1867 à un collectionneur privé, ex coll. viconte De Lespine (25/06/1867 - lot 524, décrite par erreur de lecture avec un,e exergue en T.CON).
Fiche de la monnaie sur la base Siliquae
Re: Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
Pour la 1ère le poids pourrait correspondre à une demi silique officielle, le portrait est particulièrement beau et le style général très bon
Merci pour toute cette récolte
Merci pour toute cette récolte
Re: Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
D'accord avec David, pour la 1ère, le style est très bon.
Michel P- Solidus
- Messages : 6406
Date d'inscription : 26/10/2016
Age : 56
Localisation : Toulouse
Re: Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
elagabale2000 a écrit:Pour la 1ère le poids pourrait correspondre à une demi silique officielle, le portrait est particulièrement beau et le style général très bon
Donc émission avant 357 (3.36 gr), ici 1.46 gr soit en gros 50% de moins, demi-silique.
Une donativa ? A quelle occasion ? La venue à Trèves de Julien en 357 après la libération de Coblence ?
Mais le RIC indique qu'il n'y a eu aucune émission d'argent entre 355 et 360 pour l'atelier de Trèves.
J'avoue que ces émission autour de 1.70 gr m'envoutent, mais me font tourner chèvre....
Re: Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
Ce n'est que de l'hypothèse ...
Pierre Bastien dans son ouvrage "Monnaie et Donativia au bas-empire" parle d'un donativium pour le consulat de 356 et l'élévation de Julien II au césarat fin 355, aucune émission relevée pour Trèves mais pour Arles notamment il y a eu des multiples, sous-multiples d'or, solidi, miliarense, argentei ....
Pierre Bastien dans son ouvrage "Monnaie et Donativia au bas-empire" parle d'un donativium pour le consulat de 356 et l'élévation de Julien II au césarat fin 355, aucune émission relevée pour Trèves mais pour Arles notamment il y a eu des multiples, sous-multiples d'or, solidi, miliarense, argentei ....
Re: Quelques siliques remarquables : visite à la BNF
ballade productive, pour le partage
Al.cofribas- Solidus
- Messages : 6322
Date d'inscription : 17/08/2015
Age : 57
Localisation : Ile de France
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