Encore un faux Phénix

Chez un vendeur slovène bien connu pour ses lots?
Je me suis aussi posé la question. Une chose est sûre, les avers sont différents, mais rien n’empêche de mixer les coins. Pour le revers, tout colle. cependant deux choses me chagrinent, la distance entre le P et le R semble différente mais cela peut très bien venir de l'éclairage et la base du bûcher différente.
Dans le doute......

Disons que vues les quantités de monnaies authentiques qu'il vend et a vendues, j'ai un peu de mal à cerner le but d'une telle manœuvre.
D'autant d'autant que sur ses 866 monnaies recensées dans la BdD, toutes sont authentiques, même les imitations.

Source: www.forumancientcoins.com

Une partie du dépôt après excavation.

Source: http://paul-barford.blogspot.fr

Le principe est d'utiliser une pièce authentique pour réaliser des coins, après c'est une question de moyens pour la technologie.
Basiquement, tu réalises une matrice à partir de la monnaie et tu utilises cette matrice soit comme un véritable moule soit tu l'utilises directement pour frapper ou presser des flans. Tu peux aussi l'utiliser pour réaliser un étalon qui te permettras de produire une série de coins/moules
Rien n'interdit de retoucher les coins/moules afin de créer des variantes (formes, usure, adjonction de détails,...)
Le procédé date des années 50.
Toujours est-il que sans retouche, les faux possèderont les mêmes caractéristiques visuelles que leur maman, un clonage en quelque sorte. Il est donc certain que des monnaies authentiques ressemblent à des faux (le monde à l'envers) et dans l'absolu seule une analyse du point de vue physique/métallurgique permet de réfuter l'authenticité ou non. Dans la réalité, certains sont flagrants, d'autres moins.

Un peu plus sur les méthodes de reproduction de matrices (coins ou moules).

On peut utiliser le procédé d’électrodéposition ci-dessus pour réaliser des empreintes négatives de la monnaie originale et ainsi réaliser des matrices.

Utiliser des machines à copier mécaniques ou à commande numérique.

Des machines d'estampage par électro-érosion (redoutable). Procédé dans lequel la monnaie fait office d'électrode qui va venir éroder (par arcs électriques) une pièce métallique (le futur coin) avec une finesse excellente. L'autre avantage du procédé est de pouvoir attaquer des aciers extrêmement résistants sans difficulté. Procédé très utilisé en industrie pour pour produire des moules et matrices d'emboutissage. A mon avis, Myriam, le procédé à retenir pour te lancer dans cette activité.

Enfin l'utilisation d'une matière contre laquelle on va venir presser fortement la monnaie originale afin d'y laisser une empreinte puis qu' on va ensuite traiter pour augmenter sa résistance.

Et surement encore plein d'autres qui ne manquent pas de fleurir dans les esprits des faussaires. Mais finalement rien de neuf sous le soleil, souvenez-vous des moules en argile évoqués récemment. 1700 d'avance.

Néanmoins le doute reste permis, d'autant plus que des imitations de ce type sont parfois recouvertes de terre puis, et là c'est très vicieux, mêlées à des lots de monnaies non nettoyées. Faisant ainsi la joie de l'acquéreur qui découvre, comme il en rêvait secrètement, des monnaies FDC au beau milieu de son lot qui lui, finalement, s'avérait assez bof parce déjà bien trié....Et les mettra en vente sur un site d'enchères les garantissant - de bonne foi - comme étant authentiques.
Et tu as tout à fait raison, dans le doute, mieux vaut s'abstenir, car même en étant très attentif, on arrive tous à prendre des vessies pour des lanternes.

Tu auras sans doute noté mon attirance particulière pour certaines monnaies.
http://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=&ateliers=&collections=150&vendeurs=&motscles=&numric=&numnbd=&legendes=&nombreResultats=50&btRechercher=Rechercher
Les modernes ne m'intéressent pas, bien au contraire, et le meilleur moyen de prévenir les déceptions face aux contrefaçons modernes – j'y suis passé aussi et je ne doute pas que cela arrivera à nouveau – c'est d'avoir une petite idée des possibilités qu'ont à leur disposition les contrefacteurs.
Et puis le mékoman c tikifondonc, ça m'empêche de dormir. Alors pour retrouver un sommeil paisible, rien mieux que les TP.

Deux monnaies siamoises, une authentique, l'autre pas (étain pressé):

Quelques vues de la progression du processus :




La matrice terminée:


La matrice accompagnée de son électrode montée sur le support d'adaptation :

Quelques observations : C'est un essai réalisé pour valider la méthode, la monnaie est pas top, ça évite d'en détruire une belle. L'usinage a été réalisé avec des réglages de base et c'est très améliorable pour s'adapter à la matière de la monnaie (qui n'a pas été conçue pour cette application ).
Je pense même que l'idéal serait de mouler une électrode, à partir de la monnaie, dans une matière plus adéquate. Notamment pour les monnaies d'argent ou d'or, c'est moins risqué et bien que ces métaux soit conducteurs, pas sûr qu'ils donnent de meilleurs résultats et résistent bien au traitement.
Le résultat est tout à fait convaincant, monnaies en main, tout est reproduit à l'identique, la copie est même légèrement supérieure à ce qu'il reste de l'originale du fait de l'usure provoquée par le procédé. Évidement, vous aurez tous remarqué que l'originale est la seconde.

Elle est prise après ( la matrice est faite ). Les photos, ne sont pas super (voir remarque de Brutus ) et la pièce s'est recouverte d'une légère oxydation après nettoyage. Je tente de refaire des photos pièces côte à côte après nettoyage et apparition du soleil.
En théorie, il est possible en optimisant les réglages de minimiser l'usure.
L'étape d'après? Ben tu mets un flan sur la matrice et exerces un très forte pression avec le moyen que tu auras choisis : marteau, presse ou étau dans le cas présent. Si la même chose à été réalisée pour le revers, tu pose le flan entre les deux.

Après un bon nettoyage et avec un peu de lumière