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Pour moi, ce pourrait n'être qu'un problème de représentation de la perspective, domaine dans lequel les iconographes de la période n'excellaient pas.
On peut remarquer que sur la première monnaie la tête du taureau est représentée de face (cornes) et de profil (gueule).

La présence du taureau au revers des doubles centenionales a constitué une des grandes énigmes des émissions juliennes, ayant été depuis longtemps l'objet de diverses interprétations. Au cours des premières décennies du XXème siècle, des auteurs comme H. Mattingly et G. Helms pensaient qu'il pourrait s'agir du Boeuf Apis. Ultérieurement, F. D. Guilliard suggéra que le dit animal pouvait faire allusion au signe astral de Julien, le Taureau, dont la date de naissance avait été admise en mai 332, de façon à ce que les étoiles qui apparaissent au-dessus du taureau représenteraient une des Hyades et une des Pléiades. Cependant son idée ne saurait être acceptée du fait de la méconnaissance de la date de naissance certaine Julien.
Kent fut le premier chercheur à lier l'image du taureau à la présentation de l'empereur lui-même comme gardien de son peuple, s'appuyant tant sur un passage de Dion Crisostome que sur la légende de revers (SECVRITAS REI PVB). Mais, son idée fut postérieurement contestée par Arce, qui argumentait que la politique de Julien était d'un pragmatisme indubitable et celui-ci ne pouvait reposer sur des considérations néoplatoniciennes ou métaphoriques et inclure une conception si complexe sur ces monnaies comme devant être comprise du peuple.
Finalement, le même Arce concluait dans son étude monographique sur Julien II, que le taureau des Ae1 faisait allusion à l'animal sacrificiel lié aux tauroboles que célébrait Julien lui-même, selon les religions païennes orientales. C'était un rite du mithraïsme que revivait l'empereur, un sacrifice au dieu soleil Mithra au cours duquel on déversait le sang de cet animal afin de purifier ceux sur lesquels il se répandait. Il disait: „le taureau sur les dites monnaies ne peut représenter autre chose que le taureau du sacrifice comme une incitation de l'empereur envers ses sujets afin de garantir le succès de la République“, surtout quand l'image est toujours entourée de la légende SECVRITAS REIPVBLICAE. Et ainsi poursuivait l'auteur en soulignant, sacrifier des taureaux ou autre chose aux dieux constituait pour Julien une nécessité et une protection en préparation de sa prochaine campagne contre les Perses en 362.
En ce qui concerne les étoiles qui apparaissent au-dessus de la tête et du dos du taureau sur les mêmes pièces, leur présence a également fait l'objet de nombreuses controverses. Pour les auteurs qui ont défendu l'hypothèse de l'animal comme un symbole de la naissance de l'empereur, elles représentent, comme déjà dit, les Hyades et les Pléiades dans la constellation du Taureau. Javier Arce, à la suite de Kent a dit plus tard qu'elles pouvaient ne rien signifier de concret et être un simple ornement des monnaies ou faire tout au plus références à la protection céleste de l'Empereur.
Plus récemment, Tom Buggey a proposé une nouvelle interprétation à prendre en compte, et c'est celle qui traite d'un fait astronomique qui a pu être contemplé en son temps par Julien lui-même, et qui s'est déroulé le 4 mai 360. Selon cet auteur, à cette date, Mars et Venus sont entrées en alignement formant ainsi une étoile brillante. L'alignement se produisit dans la constellation du Taureau juste entre les cornes. Deux semaines avant l'alignement, les planètes avaient une position similaire à celle représentée sur les monnaies. Est-il pour autant possible que Julien ait considéré cette vision comme une prémonition de bon augure pour son entreprise au point de souhaiter la voir apparaitre sur cette émission?